© MRAC Tervuren
Dans ses notes « ethnographiques », Jane Tercafs évoque ses relations avec les principales personnes représentées dans les portraits. Odani était l’un des modèles préférés de l’artiste. Odani (ou Odane?) était la fille du prêtre d’Atoro et d’une femme issue d’une tribu dont provenait Niapu, chef des « Medje-Mangbetu » selon Tercafs.
© Marie Tercafs – Beckers
© MRAC Tervuren
Cette sculpture représentant « Nito, femme Mayogo » existe également en bronze (HO.0.1.484). Remarquons qu’au moment où Jane Tercafs séjournait dans le nord-est de la RDC actuelle, les peintures sur papier des artistes congolais de l’Entre-deux-guerres voyageaient déjà dans des expositions en Europe. Les peintres congolais de l’époque représentaient, eux aussi, les univers européens qu’ils côtoyaient. Jane Tercafs fut, par ailleurs, chargée d’une enquête sur l’art et l’artisanat local par la Commission de Protection des arts indigènes au Congo, commission soucieuse des mutations qui s’opéraient dans l’art au contact des Occidentaux.
© MRAC Tervuren
© MRAC Tervuren
Lors de ses séjours dans l’Uele, Jane Tercafs noua des relations intimes avec les femmes et les enfants des villages où elle séjournait. Elle avait demandé une bourse au Ministère des Colonies afin de pouvoir travailler sur les arts dits « Mangbetu » et sur sa propre sculpture en vue de la régénérer.
© J.-M. Vandyck, MRAC Tervuren
© photo extraite du journal personnel de Jeanne Tercafs (archive familiale)
Il s’agit d’une des sculptures les plus pures de Jane Tercafs. Les traits délicats de l’enfant sont sublimés par la pierre dure finement polie. Le granit en lui-même, sombre, aux inclusions claires, est d’une grande beauté. Ce portrait peut-être comparé à l’une des photographies de la collection Tercafs.
© J.-M. Vandyck, MRAC Tervuren
© Beckers, Bruxelles
Contrairement à beaucoup d’artistes amateurs ou professionnels de son temps, Jane Tercafs ne rendit pas le côté anecdotique ou documentaire, « ethnographique », dans ses œuvres plastiques. Elle ne subit pas non plus l’influence des arts dits « Mangbetu » et garda sa spécificité de sculpteur européen en représentant les personnes parmi lesquelles elle vivait. Elle fit d’elles des portraits intemporels. Par ailleurs elle prit aussi des notes de type documentaire et ethnographique.
(c) Marie Tercafs
Titre original : « Ogebopa » Petit Prince Medge
Titre original : « Ogebopa », enfant Medje (bas-relief)
* Matériau : granit (taille directe)
* Année de réalisation : non mentionné ( cira 1937 )
Originaire du Limbourg belge, parisienne d’adoption, Jane Tercafs s’immergea à plusieurs reprises entre 1935 et 1940 dans les sociétés du nord-est de la RDC actuelle, spécialement parmi les femmes et les enfants des cultures Medje et Mayogo. La collection Tercafs comprend des sculptures, des dessins et des photographies prises par l’auteur. La relation entre les portraits photographiques et les sculptures est intéressante. Sur le plan esthétique et technique, on remarquera, ici, le contraste entre la taille brute et la forme finement polie.
© MRAC Tervuren
Titre original : masque d’ «Ogebopa », enfant Medje
© Marie Tercafs + photo noir et blanc d’archive extraite de l’album personnel de Jeanne Tercafs (archives familiales )
Titre original : inconnu jusqu’à présent
© MRAC Tervuren
Titre original : « Mwaï » petit prince Yogo-Gpara, en costume de fête
L’art colonial, auquel appartiennent les sculptures de Jane Tercafs, offre de multiples possibilités de recherches pluridisciplinaires. Ici, l’anthropologue s’intéressera au petit prince, au rôle qu’il joua dans la société et à ses parures; l’historien de l’art étudiera le contexte de création, l’artiste, le modèle et sa représentation, l’esthétique et la technique; l’historien dressera un tableau de la colonisation de la région et des rapports colonisateurs-colonisés dans l’Entre-deux-guerres; le géologue expliquera pourquoi le petit granit de Belgique est une pierre prisée par les sculpteurs et quelles sont les qualités de la pierre.
On notera la troublante ressemblance entre Mwaï et Ogebopa; sont-ils issus de la même fratrie ou s’agit-il du même personnage ?
Œuvre non exposée.
© MRAC Tervuren
Titre original : « Madengele », garçon pygmée Daga
Remarques : Cette sculpture, d’une grande pureté, a été reproduite dans plusieurs publications scientifiques ou de prestige. Il s’agit de l’un des chefs d’oeuvre de Jane Tercafs. Elle a été déclinée en plusieurs versions: granit ocre, marbre de Carrare, pierre blanche, bronze à patine verte. Souvent erronément, on a pensé que cette oeuvre représentait « Odani » et que Jane Tercafs avait épuré et idéalisé ses traits. En fait, il n’en est rien, une photographie de l’oeuvre, annotée de la propre main de l’artiste mentionne « Madengele, jeune homme pygmée ».
Une remise en question sur la relation entre les personnes photographiées et les personnes représentées, ainsi que sur la juste attribution des noms aux portraits sculptés, est indispensable.
Inscription:Tête de garçon Mangbetu
Œuvre non exposée.
© J.-M. Vandyck, MRAC Tervuren
Titre original : « Madengele », garçon pygmée Daga
Titre original : « Madengele »
© Marie Tercafs
Titre original : « Madengele » Socle en marbre noir de Mazy
© Marie Tercafs
Titre original : « Madengele », garçon pygmée Daga
© Marie Tercafs
Titre original : « Madengele »
Titre original : « Neberoni », jeune fille Gpara
Titre original : « Neboroni », jeune fille Gpara
Jane Tercafs, très désireuse de sculpter et de modeler la glaise dans la région où elle séjournait, notait qu’elle avait beaucoup de difficultés à se faire apporter de la bonne terre à modeler à cause des interdits qui lui étaient liés et qui touchaient selon elle à la virilité et à la sexualité. Nous ne savons pas comment elle a procédé pour produire des portraits sculptés comme celui-ci. Peut-être s’est-elle inspirée de ses photographies ?
© J. Van de Vyver, MRAC Tervuren
Titre original : Sabu
© Marie Tercafs 2024 et © Vizzavona, Paris (album familial)
Titre original : « Femme Malgache », « Aïcha » ou « La Mulâtresse »
Cette œuvre fut exposée en 1933 au Salon d’Automne où elle sera acquise par le maréchal Lyautey.
Il s’agit d’un portrait réalisé à Paris d’Aïcha Goblet, née en France, à Hazebrouck, de mère antillaise. C’était un modèle très célèbre du Montparnasse des années 20, peinte par Matisse, Pascin, Vallotton, photographiée par Man Ray…. On l’a vue dans l’exposition « Le modèle noir » au musée d’Orsay.
Coupure de presse, datant du 7 décembre 1930, Salon Belge de Paris, Galerie Fernand Windels, 240bis. Bd. St.Germain, (extraite des archives personnelles de Marie Tercafs).
Titre original : « Le Goîtreux »
© Vizzanova, Paris
Titre original :
© Hôtel de vente Horta
Titre original : ?
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